Les professionnel-le-s de terrain seront sollicité-e-s pour définir les prestations ambulatoires et stationnaires qui seront délivrées dans 10 à 15 ans.

Le RHNe s’apprête à vivre une année décisive. D’ici le début de l’été, le Conseil d’administration transmettra au Conseil d’État ses options stratégiques pour la période 2025-2040. Cette feuille de route, qui sera définie avec les cadres et des collaborateur-trice-s issu-e-s du terrain, fera des propositions concernant les prestations ambulatoires et stationnaires qui seront délivrées par le RHNe dans 10 à 15 ans, ainsi que leur répartition spatiale.  

Le 11 févier prochain, des séances d’information seront organisées à ce sujet à l’intention des cadres. «Au final, les propositions qui seront faites au Conseil d’État seront celles de professionnel-le-s de la santé, souligne le président du Conseil d’administration Philippe Eckert. Elles devront permettre au RHNe d’affronter d’importants défis, comme la pénurie de personnel spécialisé et la nécessité de retrouver l’équilibre financier. L’objectif, pragmatique, est d’élaborer une stratégie basée sur une logique de moyens plutôt que de besoins, où l’efficience devra être omniprésente pour garantir les meilleurs soins possibles à la population.» 

Les options stratégiques 2025-2040 de l’hôpital cantonal incluront un important volet ambulatoire, avec le développement de centres dédiés, en lien avec le projet Monruz et la collaboration au sein des permanences du groupe Volta. Les prestations fournies pourraient être revues suite à l’entrée en vigueur de la nouvelle structure tarifaire à la prestation TARDOC et de forfaits ambulatoires, qui remplaceront le TARMED le 1er janvier 2026. Les tarifs qui seront pratiqués dès cette échéance ne sont pas encore arrêtés. Seule certitude : le Conseil fédéral a imposé le respect du principe de neutralité des coûts.

Finances : presque 20 millions de déficit pour le budget 2025

Le budget 2025 du RHNe présente un déficit légèrement inférieur à 20 millions (soit 3.1% du budget d’exploitation) en dépit d’un programme de mesures d’amélioration du résultat d’une vingtaine de millions de francs. Sans ces actions, le déficit se serait monté à 40 millions de francs. Il s’agit du cinquième déficit budgétaire consécutif depuis 2021.

La péjoration de la situation financière, qui touche la quasi-totalité des hôpitaux cantonaux suisses, est la conséquence d’un sous-financement chronique, avec des tarifs qui ne couvrent pas les coûts en hausse constante. Si le budget 2025 du RHNe est très déficitaire, il s’inscrit dans une amélioration constante. D’un déficit de 34.5 millions de francs (hors financements extraordinaires de l’État) en 2023, en passant par un résultat 2024 qui devrait se monter aux alentours de 28 millions de francs, le déficit 2025 démontre que le chemin du retour à l’équilibre est emprunté.

Le chiffre d’affaires 2025 atteint ainsi 454 millions de francs, en augmentation de 3.5% par rapport aux projections 2024. Les coûts en regard sont quant à eux en augmentation de 1.5% en intégrant les effets de l’indexation des salaires (2.18%) et de l’inflation générale. Ces chiffres présentent ainsi une inversion de tendance, avec des recettes qui progressent plus que les charges.

Le principal défi du RHNe est de faire face à l’augmentation des besoins de santé, qui ont évolué de manière très rapide depuis la pandémie de Covid-19, avec une forte hausse des cas urgents. Dans cette optique, afin d’optimiser l'utilisation des lits disponibles et d'adapter les effectifs à la charge de travail, le Collège des directions a lancé mi-2024 un programme d’optimisation des parcours patients, des admissions jusqu’à la sortie de l’hôpital. Ce projet fera l’objet d’une première évaluation à la fin du printemps. 

Les patient-e-s en attente de placement (lits C) continuent à saturer le dispositif en lits et à peser sur les finances de l’institution. Ils/elles ont occupé en moyenne 42 lits en 2024, contre 33 en 2023 et 38 en 2022. Le budget 2025 table sur une moyenne de 40 lits occupés en continu. Des démarches sont en cours entre les partenaires du réseau de soins et en concertation avec l'État de manière à diminuer et stabiliser ce nombre.

Face à une situation qu’il juge préoccupante, le Conseil d’administration a assorti l’acceptation du budget 2025 à la mise en œuvre de mesures d’amélioration du résultat. En cours de finalisation, elles seront déployées ces prochains mois. Il pourra en outre alimenter ses futures réflexions des résultats de l'audit externe réalisé sur demande du Grand Conseil en 2023, lesquels lui seront communiqués prochainement. Le Conseil d’administration a également mis en place des mesures de réduction des investissements, limités à 16,9 millions de francs contre 24 millions en 2024.

> L’intervention de Philippe Eckert sur Canal Alpha