L’essentiel est ailleurs...


 

Par Muriel Desaulles, présidente du Collège des directions.

À l’heure de remettre la présidence du Collège des directions à Claire Charmet pour deux ans dès le 1er septembre, comme le prévoit la LRHNe, je saisis l’occasion de réaliser un bref bilan.

Ces deux années ont été particulièrement marquées par l’accentuation de la présence de patient-e-s en attente de placement dans les lits hospitaliers. Cela nous a obligé de reporter des cas chirurgicaux avant les Fêtes de fin d’année 2022 et 2023 (le phénomène des lits C s’ajoutant aux pathologies respiratoires saisonnières et à des cas COVID nécessitant des isolements).  Ce problème, qui engorge l’hôpital et amène des situations très pénibles pour les patient-e-s et leurs proches, ne se résoudra malheureusement pas à court terme malgré la bonne volonté des partenaires; les créations de lits d’EMS autorisées et la mise en place de prises en charge alternatives prendront en effet du temps à se concrétiser.

Ces deux ans ont par ailleurs vu le retour de l’inflation, que notre pays n’avait pas connue de manière aussi marquée depuis plus de 15 ans. Son impact sur les charges hospitalières est venu détériorer la situation financière du RHNe et celle des autres hôpitaux suisses, dans la mesure où l’inflation n’est pas prise en compte dans les tarifs de manière automatique. Le soutien du Conseil d’État, qui a compensé en grande partie le volet indexation des salaires dans l’attente d’une adaptation des tarifs, a été particulièrement bienvenu mais malheureusement insuffisant.

Après une embellie financière en 2020 et 2021, l’exercice 2022 a constitué le tournant vers une nouvelle période de péjoration de la situation financière de notre institution. Cette situation difficile a entraîné le retour de plans d’amélioration du résultat, qui ont été le quotidien de notre hôpital depuis sa création. Une marge d’amélioration des processus et une meilleure efficience sont possibles. Cela constitue notre défi de management. Mais il est totalement illusoire et déraisonnable d’imaginer que des progrès en la matière puissent à eux seuls compenser l’impact d’éléments exogènes sur lesquels nous n’avons pas prise (tarifs, coûts de l’énergie, etc).

Vous l’avez compris, ces deux années de présidence ont été plutôt difficiles, avec une pression financière constante. Cette responsabilité, centrale dans la gestion hospitalière, ne doit  pas prendre le pas sur l’offre et la qualité des soins pour nos patient-e-s.  Et dans ce domaine, le bilan des deux dernières années est très positif. L’offre en soins s’est renforcée, comblant les lacunes de la médecine de ville lorsque cela est nécessaire. L’engagement des équipes a été remarquable, en dépit de deux années pandémiques « dans les jambes ». Malgré les tensions permanentes sur le dispositif, de nombreux projets se sont concrétisés. Et last but not least, la satisfaction de nos patient-e-s s’est améliorée, selon les chiffres de l’ANQ (Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques).

Et c’est bien là que se situe l’essentiel. Je profite de l’occasion pour vous remercier toutes et tous pour la qualité de votre travail et votre professionnalisme au service de nos patient-e-s. Les années à venir seront également riches en défis, c’est une certitude !