Par Léonard Blatti, directeur des finances et directeur du Centre des services transversaux (CST)

En cette période printanière, les hôpitaux suisses annoncent tour à tour leurs résultats financiers pour l’exercice 2023 et rares sont ceux qui présentent des chiffres noirs. Parmi les résultats les plus impressionnants, l’hôpital de l’Ile à Berne constate un déficit de plus de 110 millions de francs et l’Hôpital cantonal de St-Gall présente une perte de près de 60 millions ! Tous les hôpitaux suisses tirent la langue, les charges évoluant plus rapidement que les recettes. Le RHNe annoncera le résultat financier de son exercice 2023 le 31 mai prochain et il sera également déficitaire.

Des effets exogènes, comme l’inflation ou les lits C ou le fait que les tarifs ne soient pas adaptés, expliquent en partie cette situation. Mais une autre partie de l’explication est à chercher dans le fonctionnement  du RHNe et dépend donc en partie de ses collaboratrices et collaborateurs. Je suis convaincu que nous disposons encore d’un potentiel d’amélioration malgré les nombreuses démarches déjà entreprises pour réduire nos charges et améliorer nos recettes, en complément des importants projets structurants que nous conduisons actuellement. Les pistes sont à chercher dans notre organisation, dans nos processus, dans nos interactions, dans les petits gestes du quotidien. 

Les petits gestes, quand ils s’additionnent, peuvent avoir de grands effets.  Il est ainsi essentiel de bien évaluer la nécessité de chaque dépense, des plus importantes et engageantes aux plus petites et ponctuelles. Le questionnement, sous l’angle de la nécessité, des alternatives et du prix de chaque commande doit être réalisé, des engagements de personnel aux analyses de laboratoires en passant par les achats. De même, s’assurer de la bonne documentation et facturation de toutes les prestations proposées aux patient-e-s ou à nos partenaires institutionnels, respectivement du matériel que nous leur livrons, est indispensable pour valoriser le travail accompli par le personnel du RHNe. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. 

Sous un angle moins financier mais tout aussi important pour nos finances, la remise en question régulière de nos processus et de nos habitudes mérite également une attention particulière. Leur simplification et/ou leur digitalisation présente un potentiel évident et est une source d’économie que nous devons exploiter au maximum. 

Toutes ces mesures et actions, si petites soient-elles, sont portées par les collaboratrices et collaborateurs du RHNe, chacun-e à son niveau et dans son champ de compétences. C’est l’affaire de toutes et tous, individuellement et collectivement.