« C’est une défaite qui sonne un peu comme une victoire ! »

 
 

Mickael Kuchly, physiothérapeute, revient sur l’épopée européenne des volleyeuses du NUC.

Les volleyeuses du NUC auraient pu décrocher le graal, mercredi dernier, lors du match retour de la finale du championnat d’Europe. Mais face à une équipe de Turin implacable, les joueuses neuchâteloises se sont inclinées 3 à 1. Retour sur cette incroyable épopée européenne avec Mickael Kuchly, physiothérapeute au Centre de médecine du sport, basé à Landeyeux.

« Je n’aurais jamais imaginé qu’elles puissent arriver jusque-là ». Le ton de Mickael Kuchly est enjoué, deux jours après le match retour qui a scellé le sort des volleyeuses du NUC en finale de championnat d’Europe. Quelques heures seulement ont été nécessaires pour transformer l’amertume en fierté. Celui d’un parcours presque parfait, face à des équipes européennes des plus coriaces : « Les joueuses du NUC ont inscrit le volley suisse sur la carte européenne. Match après match, elles ont su montré de quoi elles étaient capables. C’est une défaite qui sonne un peu comme une victoire ! », s’enthousiasme Mickael Kuchly.


 

Joao Manuel Da Costa Dias, physiothérapeute, a également participé à la préparation physique des joueuses du NUC.

Engagé auprès du NUC dans le cadre d’un partenariat officialisé en 2020 entre l’équipe et le RHNe, le physiothérapeute et son confrère Joao Manuel Da Costa Dias ainsi que le Dr Michel Hunkeler, médecin du sport, ont été particulièrement impliqués dans le suivi des joueuses durant toute la saison : « En temps normal, les volleyeuses disputent en moyenne un match par semaine. Depuis le début de ce championnat d’Europe, en janvier, les joueuses ont doublé la mise, avec deux matchs par semaine. Il a donc fallu adapter et renforcer leur prise en charge, en collaboration avec le staff coaching et les préparateurs physiques de l’équipe. »

Pour éviter des blessures favorisées par ce rythme soutenu, l’équipe du Centre de médecine du sport a misé sur la prévention et la récupération : « Nous les avons sensibilisées à l’importance du sommeil et à l’alimentation qui sont les piliers de la récupération. De plus, après chaque match à domicile, nous avons mis en place des bains d’eau froide. », précise le physiothérapeute, qui ajoute : « Au final, après plusieurs semaines, les organismes s’adaptent à l’intensité, les métabolismes sont boostés. Nous devons toutefois rester très attentifs et proactifs face aux petits bobos pour éviter qu’ils ne deviennent des blessures plus importantes. »

Outre le suivi de la santé physique, un accent particulier a été mis sur le conditionnement mental des joueuses, soumises à une pression plus importante qu’à l’accoutumée : « Nous nous sommes efforcés de conserver une attitude et un discours positifs. Notre rôle, en tant que staff médical, est également d’offrir aux Neuchâteloises une oreille attentive et bienveillante lorsqu’elles viennent en consultation, que ce soit à la Riveraine ou à Landeyeux. Parfois, elles n’osent pas faire part de certaines difficultés personnelles au reste de l’équipe. Soumis au secret médical, nous sommes à même de leur offrir la discrétion dont elles ont besoin pour se confier. ». Aussi, pour les aider à gérer la charge mentale, il a été demandé aux joueuses de s’octroyer du temps de repos.


 

Photo prise lors du match aller de la finale du championnat d'Europe à la Riveraine à Neuchâtel.

Parées d’argent européen, les joueuses du NUC continuent désormais sur leur belle lancée à l’occasion des playoffs du championnat et de la finale de la coupe suisse du 6 avril prochain. Mickael Kuchly et ses collègues repartent fatigués mais heureux : « Ces dernières semaines ont été très riches en émotion, remplies de bonheur personnel mais aussi collectif. Les liens que nous avons avec le NUC se tissent au fil du temps et ce type d’expériences contribue à renforcer notre collaboration », conclut le physiothérapeute.

Crédit photos : Massimo Assunti.