Le Centre de médecine du sommeil obtient sa certification SSSSC

 

L’unité spécialisée a été certifiée par la Société suisse de médecine du sommeil, de recherche sur le sommeil et de chronobiologie.

Apnées, hypersomnie, somnambulisme ou encore syndrome des jambes sans repos, pour n’en citer qu’une poignée. En Suisse, les troubles du sommeil concernent une personne sur trois, selon l'Observatoire suisse de la santé.

Créé en 2018 sur le site de Pourtalès, à Neuchâtel, le Centre du sommeil du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) est habilité à diagnostiquer, prévenir et traiter toutes les pathologies du sommeil et de la vigilance, dont les troubles respiratoires nocturnes, les insomnies, les troubles moteurs liés au sommeil, les parasomnies, les dérèglements du rythme veille-sommeil, les hypersomnolences et les épilepsies nocturnes.

L’excellence du travail effectué par l’équipe pluridisciplinaire du centre a récemment été reconnue par la Société suisse de médecine du sommeil, de recherche sur le sommeil et de chronobiologie (SSSSC) qui lui a octroyé sa certification, à la suite d’un examen approfondi ainsi que d’un audit mené le 17 août 2023. «Cette validation de notre travail par notre société de référence, la SSSSC, représente un gage de la qualité de la prise en charge pluridisciplinaire de toutes les pathologies du sommeil, permettant ainsi d’offrir un panel d’investigations et de traitements. Cela confirme ce que nous avons construit depuis 2018», se réjouit la Dre Sandra Van Den Broecke, directrice du Centre de médecine du sommeil du RHNe.

Prise en charge pluridisciplinaire

Véritable problème de santé publique, les troubles du sommeil et de la vigilance nécessitent en effet une prise en charge pluridisciplinaire. Les principales sociétés de discipline médicale impliquées dans le diagnostic et le traitement sont la pneumologie, la neurologie et la psychiatrie (adultes et enfants).

Huitième centre de médecine du sommeil certifié en Suisse romande, mais unique centre de la région JU-NE-BE francophone, celui du RHNe est placé sous la direction de la Dre Sandra Van Den Broecke, médecin-cheffe dans le service de pneumologie, et en association avec la Dre Elissavet Eskioglou, médecin-cheffe adjointe dans le service de neurologie, la Dre Gianina Luca, médecin-cheffe adjointe dans les services de pneumologie et du Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) et le Dr Didier Ho, chef de clinique dans le service de pneumologie.

Comment se passe la prise en charge concrètement? «Les patients sont adressés par leur médecin traitant ou spécialiste, mais peuvent également nous contacter directement, détaille la Dre Van Den Broecke, qui travaille également à 10% au Centre de médecine du sommeil du CHUV, à Lausanne. Selon le motif et les plaintes, le patient est adressé à un des spécialistes du sommeil. Au sein du centre, les trois spécialistes représentés, pneumologue-neurologue et psychiatre-psychothérapeute, sont également somnologues, donc à même d’initier une prise en charge et d'identifier les examens et investigations requises. Ensuite, si nécessaire, le patient peut être adressé à une collègue du centre, pour une prise en charge plus spécialisée.» À quel moment faut-il consulter ? «Quand la fatigue, la somnolence et les plaintes de sommeil insatisfaisant se chronicisent et perdurent, avec un impact significatif sur la vie personnelle et socio-professionnelle.»

L’unité spécialisée du RHNe réalise toute une série de tests ambulatoires comme l’actimétrie qui, menée sur 14 jours, permet d’évaluer le rythme veille/sommeil, ainsi que des tests stationnaires, tels que la polysomnographie nocturne. Cet examen détermine les anomalies de la structure du sommeil, les troubles respiratoires liés au sommeil, les mouvements des membres inférieurs et les éventuelles parasomnies (somnambulisme, éveil confusionnel, etc.)  «Nous effectuons les mêmes prestations que le CHUV, en matière d’investigations adultes, explique la directrice. Il s’agit, comme dans tous les centres de sommeil certifiés, de pouvoir offrir une approche pluridisciplinaire et globale au patient, dans sa problématique somnologique. Nous adressons les enfants de moins de 8 ans au CHUV pour les polysomnographies, la consultation de sommeil pédiatrique ou les investigations pour les traitements chirurgicaux dans l’apnée du sommeil.»

«Nous dormons moins aujourd'hui que dans les années 1950»

Les troubles du sommeil et de la vigilance sont en hausse constante au sein de la population. Un phénomène qui peut s'expliquer, dans un premier temps, par la jeunesse de la spécialité médicale qui les traite: «La médecine du sommeil est une discipline qui a 20-25 ans. Elle donne une légitimité aux patients pour venir parler de leur sommeil, ce qui n’était peut-être pas le cas avant», estime Sandra Van Den Broecke. Mais d'autres facteurs permettent d'expliquer cette hausse: «Dans le cas des insomnies, bien qu'il n'y ait pas encore d'études spécifiques sur ce sujet, mon sentiment est que la hausse est due à la légitimité ressentie à venir consulter pour ce motif, mais aussi à l'impact de la pression socio-professionnelle», répond la Dre Gianina Luca.

La Dre Van Den Broecke fait un constat similaire: «Nous vivons dans une société hyper connectée, avec une pression socio-professionnelle forte et nous dormons moins que dans les années 1950, sans que notre besoin de sommeil ait changé.» La hausse des apnées obstructives du sommeil, elle, résulte également «d'une meilleure connaissance de leurs conséquences cardio-vasculaires et métaboliques, d'une hausse de la vigilance majorant le dépistage et de l'augmentation de la proportion de patients obèses.»

Journée mondiale du sommeil


 

Une partie de l'équipe du Centre de médecine du sommeil, le 15 mars, dans le hall de Pourtalès.

Pour marquer la certification du Centre de médecine du sommeil du RHNe, et à l’occasion de la Journée mondiale du sommeil, le vendredi 15 mars 2024, l’unité a organisé une demi-journée d’information dans le hall du site de Pourtalès, à l’intention du public, des médias, des médecins et des partenaires du domaine de la santé. L’objectif était de sensibiliser et renseigner sur ces pathologies très répandues.

Les médecins, infirmier·ère·s et technicien·ne·s du sommeil ont ainsi présenté les différents troubles, les tests effectués au RHNe et les traitements proposés. L’équipe a également misé sur la prévention en expliquant les bonnes pratiques à suivre pour bien dormir, comme par exemple éviter la consommation d’excitants (café, thé, sodas, boissons énergisantes) après 14 heures, veiller à maintenir la température de la chambre entre 18 et 20°C ou s’exposer à la lumière du jour, en particulier le matin, afin d’aider à réguler son horloge biologique.