Une nouvelle unité pour valoriser la recherche au RHNe

  Baptiste Gauthier et Marie-Pierre Pélissou.

 

Depuis le mois de juillet, une nouvelle entité rattachée à la direction médicale s’occupe de coordonner la recherche au sein du Réseau hospitalier neuchâtelois. Elle est composée de M. Baptiste Gauthier et de Mme Marie-Pierre Pélissou.

Docteur en neurosciences cognitives, Baptiste Gauthier a effectué un post doctorat de 5 ans à l’EPFL avant de rejoindre le RHNe pour occuper le poste de coordinateur de recherche à 100%. Il est soutenu par Marie-Pierre Pélissou, diplômée en biologie biomédicale et data manager au RHNe depuis deux ans, qui consacre un 20% à la coordination de la recherche. Interview croisée.

Qu’est-ce que l’unité de coordination change pour la recherche au RHNe?

Marie-Pierre Pélissou : Auparavant, tout le monde effectuait ses recherches dans son coin, dans son département. Nous sommes là pour centraliser les choses et avoir une vue d’ensemble permettant de valoriser la recherche et de communiquer sur cette valeur. Ce qui a changé également, c’est qu’avant le poste de coordination était à 80%, aujourd’hui le RHNe y consacre un 120%.

Baptiste Gauthier : Le but de cette entité était de reprendre les projets de coordination de notre prédécesseure, mais aussi de mettre notre grain de sel avec une nouvelle mouture. En tant qu’hôpital cantonal, nous n’avons pas de mission de recherche de nature universitaire, mais dans la loi sur le Réseau hospitalier neuchâtelois, l’article 3 indique qu’une de nos missions est de participer aux activités de recherche et de développement. Cette démarche prend également du sens dans une optique d’amélioration continue des pratiques et des soins afin de rester compétitif dans le réseau des hôpitaux cantonaux.

Comment fonctionne l’unité de coordination ?

M-P. P. : On vient vers nous quand on a besoin d’aide avec la constitution d’un protocole et le lancement de la recherche, en amont de l’évaluation juridique pour la soumission au comité d’éthique ou à d’autres organismes. Nous offrons aussi un suivi pour garantir que toutes les étapes sont bien réalisées. Notre rôle varie en fonction des besoins : pour les médecins qui lancent une recherche pour la première fois, nous serons très présents tout au long du processus. Celles et ceux qui connaissent déjà le protocole vont, pour leur part, venir avec des questions très spécifiques sur la règlementation ou sur des cas inédits.

B. G. : Nous gérons également les besoins pour la mise en place de la recherche et nous nous assurons qu’il y ait adéquation entre les besoins et les ressources disponibles. En dehors des sollicitations spontanées, nous effectuons également une veille permanente et tenons un registre pour avoir une vision quantitative du type de recherches faites au RHNe, de la répartition à travers les services et des ressources fournies et consommées. Nous mettons en place une documentation pour les médecins offrant une cartographie des différents éléments requis pour la soumission des projets au comité d’éthique, des ressources règlementaires et des réseaux fédéraux qui proposent des outils pour la recherche.

Quel est le volume de recherches au RHNe?

B. G. : Une vingtaine d’études sont lancées chaque année. Actuellement, nous avons une centaine de projets actifs, ce qui correspond à ce qui se fait dans les autres hôpitaux romands non-universitaires. Un quart de nos recherches sont interventionnelles : essais cliniques, tests de médicaments, d’appareils médicaux ou d’interventions chirurgicales. Et trois quarts relèvent de la recherche observationnelle. C’est-à-dire qu’elles utilisent des informations obtenues par l’observation des patient·e·s pour voir comment telle ou telle variable a affecté telle pathologie d’intérêt. Parmi les départements, ceux de médecine et d’oncologie sont les plus importants producteurs de recherches cliniques.

Quels sont les autres mandats de l’unité de coordination ?

B. G. : Nous menons des projets d’amélioration. Par exemple, nous travaillons sur l’introduction au RHNe du consentement général pour la recherche, déjà appliqué dans les hôpitaux universitaires. Jusqu’à présent, les patient·e·s devaient donner leur accord à chaque utilisation de leurs données. Avec le consentement général, l’accord n’est donné qu’une seule fois. Géré par le logiciel GPCR qui code et stocke ces données, il devrait être fonctionnel début 2023. Cela changera la dimension de la recherche observationnelle au RHNe qui pourra être menée avec plusieurs milliers de cas, au lieu de quelques dizaines à centaines de patient·e·s aujourd’hui.

Quel est le message principal que vous souhaitez faire passer ?

M-P. P. : L’unité de coordination de recherches est là pour offrir son soutien aux médecins dans toutes les procédures, du lancement de leurs recherches à leur aboutissement. C’est un centre de ressources pour faciliter la mise en place de recherches ou pour faire remonter des demandes liées à la recherche à la direction médicale, donc on les encourage vraiment à venir nous trouver.