Déficit de 5,9 millions pour le budget 2022, avec une incertitude sur « l’effet Covid »

L’exercice 2022 sera à nouveau impacté par le coronavirus, avec un surcoût estimé à 2,7 millions de francs. 

Le budget 2022 du RHNe présente un déficit de 5,9 millions de francs. Ce résultat négatif est lié à des facteurs sur lesquels l’institution n’a pas prise et qui se chiffrent à une dizaine de millions de francs. Des mesures d’amélioration du résultat pour près de 5 millions de francs (facturation plus juste, optimisation des achats, automatisation de processus) n’ont pas suffi pour atteindre l’équilibre financier. L’impact du Covid sur le budget 2022 constitue une estimation qui évoluera en fonction de la réalité de la situation.

Après 2020 et 2021, l’exercice 2022 sera à nouveau impacté par le coronavirus. Le surcoût lié au Covid a été estimé à 2,7 millions de francs dans le budget 2022. Cette évaluation est incertaine : la durée et la virulence du rebond épidémique lié à l’émergence du variant Omicron auront une influence déterminante sur nos charges et nos recettes. L’Etat de Neuchâtel devrait prendre en charge 90% du « coût Covid » si les règles appliquées en 2020 sont reconduites. Pour mémoire, les conséquences financières du Covid-19 ont atteint 32 millions de francs en 2020 et devraient avoisiner les 18 millions en 2021. Le dispositif Covid pour 2022 sera cependant dimensionné afin de répondre aux besoins de santé, nonobstant ses impacts en termes financiers.

Le déficit du budget 2022 s’explique également par la hausse de la charge salariale liée principalement à la CCT Santé 21 avec un échelon automatique et une indexation (+3,4 millions), au renchérissement de la prévoyance professionnelle, ainsi qu’à la baisse des prestations d’intérêt général (PIG) versées par l’Etat (-4,1 millions). L’effet conjugué de la baisse des PIG et de la hausse de la charge salariale entraîne un effet « ciseaux » qui rend très difficile le maintien de l’équilibre financier sur la durée.

En 2022, le montant des PIG atteint 45 millions de francs, contre 78 millions en 2012, soit une baisse de 41%. Si on exclut la nouvelle PIG attribuée pour les urgences opératoires du site de La Chaux-de-Fonds, cette baisse atteindrait même 45%. Cette réduction du financement de l’Etat n’a cependant pas été accompagnée d’une diminution de la demande de ces prestations, bien que celles-ci soient désormais toutes identifiées et valorisées. Le RHNe est donc contraint de dégager des marges de rentabilité sur les activités LAMal pour financer les PIG.

Des discussions auront lieu prochainement avec l’Etat pour maintenir une cohérence entre les prestations commandées (p. ex. formation, urgences, blocs opératoires), les contraintes imposées (p. ex. multisite, contribution au fonds de formation) et les financements accordés. En effet, les coûts de production des PIG sont supérieurs d’une dizaine de millions de francs aux financements assumés par le canton.

Le budget d’investissement atteint 30,5 millions de francs. Les trois quarts, soit 23 millions, seront injectés pour le renouvellement et le maintien des infrastructures existantes après plusieurs années de sous-investissements. Le budget d’investissement comprend également des projets exceptionnels comme la réalisation de la nouvelle stérilisation et le remplacement des Linacs (accélérateurs linéaires utilisés en radiothérapie) sur le site de La Chaux-de-Fonds ainsi que l’aménagement de locaux à Maladière 23, à Neuchâtel, pour permettre le regroupement du Centre des services transversaux (CST) et détendre ainsi le dispositif sur les sites hospitaliers.

Le retour à l’équilibre financier reste un point prioritaire pour le Collège des directions et le Conseil d’administration. Des mesures d’amélioration du résultat pour près de 50 millions de francs ont déjà été mises en œuvre depuis 2018 et l’effort sera poursuivi avec la définition d’un plan d’amélioration de l’efficience sur trois ans. Une condition indispensable pour assurer la pérennité de notre institution.

Ce n’est qu’au prix de ces efforts permanents que nous parviendrons à rétablir l’équilibre financier ces prochaines années. Dans ce contexte difficile, encore aggravé par la situation sanitaire, le Collège des directions et le Conseil d’administration sont reconnaissants de pouvoir compter sur vous, chacune et chacun dans son domaine de responsabilité, y compris pour la maîtrise de nos charges ou la justesse de notre facturation. Ils vous remercient chaleureusement toutes et tous pour votre engagement quotidien au service des patients du canton.

Voir l'interview de Pierre-François Cuénoud, président du Conseil d'administration.