Après le Covid, la vie comme avant ?

Par Muriel Desaulles, directrice du site de Pourtalès 

 

Le 16 février dernier, le Conseil fédéral a décidé de supprimer la quasi totalité des mesures de lutte contre le coronavirus, dont le certificat Covid. Seuls l'obligation de porter un masque dans les transports publics et les établissements de santé ainsi que l'isolement sont maintenus jusqu'à fin mars. Ce fort relâchement peut paraître trop rapide au vu de la situation épidémiologique, et de celle du RHNe, qui accueille plus de 60 patients Covid dont trois aux soins intensifs au moment de la rédaction de cet éditorial.

Un retour à une situation progressivement normale était attendu par la population et les décisions fédérales semblent cohérentes avec la situation en Suisse. Gardons toutefois à l’esprit que les personnes vulnérables et/ou âgées doivent continuer de se protéger et d’être protégées, le variant Omicron n’est pas sans danger pour elles, le nombre des hospitalisations est là pour le démontrer.

Bien que la page ne soit pas encore totalement tournée, et qu’il est probable que le virus nous accompagne encore longtemps en filigrane, nos pensées vont en ce moment vers les patients COVID que nous avons accueillis, vers leurs proches, pour lesquels les restrictions de visites ont été cruelles. Nous saluons leur courage et leur confiance. Nous vous sommes une fois encore infiniment reconnaissants de votre engagement et de votre endurance dans leur prise en charge, directe ou indirecte. Sans vous, rien n’aurait été possible !

Nous allons donc progressivement retrouver une situation normale : nous déplacer, nous réunir, voyager, aller au cinéma, au théâtre, au concert, à la piscine, au restaurant, sans entraves. Fini les peurs qui ont émaillé ces deux ans épidémiques, fini les oppositions entre la population vaccinée et celle qui n’a pas franchi le pas. Reste pour les équipes hospitalières une grande fatigue, que n’efface pas entièrement le sentiment du devoir accompli, la satisfaction d’avoir tenu le coup, pour les patients et les collègues.  

Puissions-nous nous donner les moyens d’oublier ces peurs, ces désaccords, les moments difficiles traversés, et d’apprécier ce retour à un quotidien « ordinaire » comme un cadeau « extraordinaire. »