"Le mal-être d'un collaborateur doit être pris très au sérieux"
"Le mal-être d'un collaborateur doit être pris très au sérieux"
Mylène Cordary Basin et Gérard Brandt détaillent les actions de lutte contre le harcèlement.
Sous l’impulsion du Collège des directions et du Conseil d’administration, la deuxième campagne de prévention contre les différentes formes de harcèlement au travail et les atteintes à l’intégrité personnelle, portée par le service de gestion de la santé en entreprise (SGSE), sera lancée le 16 janvier 2025. Avec pour maîtres mots : tolérance zéro. Pour cette deuxième édition, le SGSE, en collaboration avec le dispositif de protection de l’intégrité personnelle CCT Santé21, a à nouveau fait appel aux comédien-ne-s de la troupe Le Caméléon pour monter un théâtre-forum.
Objectifs de ce spectacle immersif : informer et sensibiliser l’ensemble des collaborateurs-trices du RHNe à la problématique du harcèlement sous toutes ses formes et en particulier les cadres et responsables de services, « qui sont les premiers au front sur ces questions », selon Mylène Cordary Basin, responsable du SGSE. « Pour cette deuxième campagne, nous avons souhaité que la participation à ces théâtres-forum soit obligatoire pour celles et ceux qui occupent une fonction dirigeante et un rôle d’exemplarité accru. Il est essentiel de les informer sur les bons réflexes à adopter: se montrer vigilant, observer, agir immédiatement en cas de tension et faire appel, si besoin, aux dispositifs mis en place. Le mal-être d'un collaborateur doit toujours être pris très au sérieux. »
Face à la lutte contre le harcèlement, le service de gestion de la santé en entreprise endosse un rôle de « sas de décompression », neutre et confidentiel : « Les collaborateurs que nous accueillons ont parfois juste besoin de venir parler de leur ressenti, précise Mylène Cordary Basin. Lors de faits de harcèlement présumé, nous les orientons vers les personnes de confiance du dispositif de protection de l’intégrité personnelle CCT Santé 21. Nous les encourageons également à contacter nos collègues partenaires RH pour témoigner de ces faits. Dans tous les cas, nous encourageons toute personne à pousser les portes de la médecine du travail, qu’elle soit victime présumée ou témoin de comportements inadéquats.
Cette recommandation est appuyée par la direction des ressources humaines, dont le SGSE est l’un des services: « Peu de collaborateurs osent témoigner de leur mal-être dans ce genre de situations, déplore Gérald Brandt, directeur des ressources humaines. Souvent, ils gardent cela pour eux ou quittent l’institution ». Lorsque la parole se délie, la procédure appliquée est la suivante : « Une première analyse de la situation est faite par le partenaire RH de la direction concernée, précise le directeur des ressources humaines. Lorsque nous estimons que les souffrances découlent d’un problème de communication ou d’organisation, nous proposons une médiation entre les différentes parties. Si l’on constate que la situation est déjà très dégradée ou en cas de plainte pour faits graves, une procédure d’enquête externe peut être engagée, sur demande de la victime présumée ou des ressources humaines. » Ces enquêteurs-trices externes sont mandaté-e-s par l’institution concernée, sur la base d’une liste d’enquêteurs et d’enquêtrices mise à disposition par le dispositif de protection de l’intégrité personnelle (DPI) de la CCT Santé21. Ils et elles sont juristes, juges ou encore avocat-e-s. Ils et elles ont pour tâches d’auditionner la victime et le-la harceleur-se présumé-e-s et de rédiger un rapport d’enquête : « Sur la base de cette synthèse et des recommandations émises, l’institution va prendre position. Cela va prendre la forme d’un avertissement ou d’un licenciement, par exemple », indique Gérald Brandt.
Toutefois, le recours à des enquêtes externes reste rare : deux procédures de ce type ont été lancées en six ans: « La grande majorité des cas de harcèlement présumés que nous examinons résultent de tensions interpersonnelles, souvent anodines, qui se sont envenimées », explique Mylène Cordary Basin. Et Gérald Brandt de renchérir : « Nous encourageons vivement le feedback : parfois, certaines paroles ou tons utilisés sont mal interprétés. En rediscuter à tête reposée permet souvent d’éviter une surenchère malencontreuse.
Outre les actions de sensibilisation ponctuelles, le SGSE mise aussi sur l’identification précoce des risques d’atteinte à l’intégrité personnelle : « Les risques psychosociaux sont désormais intégrés à l’analyse des postes de travail, au même titre que les risques chimiques ou physiques, indique Mylène Cordary Basin. Certains climats ou organisation de travail peuvent contribuer au mal-être psychologique d’un collaborateur ou à un dysfonctionnement de l’équipe. C’est le cas, par exemple, dans un contexte particulièrement stressant, comme au bloc opératoire. » « Notre rôle est de garantir la sécurité psychologique de chacun, conclut Gérald Brandt. Celle-ci passe par un environnement et une culture de travail sains, par le respect des individus et du collectif.
Théâtres-forum de la compagnie Le Caméléon :
- Le jeudi 16 janvier de 15h30 à 17h00 à l’auditoire de Pourtalès
- Le mardi 4 février de 12h00 à 13h30 à la salle polyvalente de La Chaux-de-Fonds
- Le lundi 10 mars de 15h30 à 17h00 à l’auditoire de Pourtalès
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