Des petites pieuvres aux vertus extraordinaires

De gauche à droite : Muriel Desaulles, directrice du site de Pourtalès, Maud Di Filippo, co-fondatrice et présidente de l'association et Marie-Christine Chautems, infirmière-cheffe de service pédiatrie, néonatologie et urgences pédiatriques.

Le RHNe a fait un don de 1200 francs à l’association Petites Pieuvres Fils de Douceur afin de soutenir son action en faveur des nouveau-nés malades ou prématurés grâce à la confection de petites pieuvres en crochet. Cet argent provient des publicités posées sur les barrières de Pourtalès, en partenariat avec Odysée, une régie publicitaire neuchâteloise.

Il était une fois trois mamans vaudoises passionnées de crochet. Un beau jour, elles découvrent, via les réseaux sociaux, l’existence de petites pieuvres réalisées à la main, dont les vertus thérapeutiques sont insoupçonnées. Une révélation ! C’est ainsi qu’en juillet 2016, elles décident de créer l’association Petites Pieuvres Fils de Douceur pour permettre aux bébés romands hospitalisés de bénéficier des bienfaits de ces animaux marins confectionnés avec amour et dextérité.

L’histoire des petites pieuvres remonte à 2013 au Danemark lorsqu’une femme a crocheté l’un de ces spécimens avant de le déposer dans la couveuse d’un bébé prématuré. Les effets ont été immédiats : rassuré par sa présence, l’enfant tirait moins sur ses tuyaux et ses sondes, son rythme cardiaque et sa respiration sont devenus plus réguliers et la quantité d’oxygène dans son sang a augmenté.

La démarche s’est alors répandue comme une traînée de poudre : des pays nordiques, elle a fait des adeptes en France, en Belgique et jusqu’en Suisse, grâce aux Petites Pieuvres Fils de Douceur. Aujourd’hui, l’association compte plusieurs centaines de crocheteuses en Suisse romande, toutes bénévoles. Des « cafés pieuvres » sont même régulièrement organisés pour répondre à la demande des services de néonatologie des différents sites hospitaliers, dont le RHNe. Chaque année, ce ne sont pas moins de 1200 pièces qui trouvent leur place auprès des petits malades romands, d’où la nécessité pour l’association de trouver davantage de bénévoles. En outre, le don du RHNe permettra à l’association de les remercier en leur offrant du matériel pour la confection des pieuvres: pelotes et bas nylon pour maintenir la ouate à l’intérieur de la tête de l’animal.

Une petite pieuvre conforme: elle est emballée pour des questions d'hygiène puis offerte à un service de néonatologie.

En plus du plaisir de crocheter ensemble, les « cafés pieuvres » permettent aux bénévoles de créer des peluches selon un modèle défini par les structures hospitalières : les mailles doivent être très serrées, la taille est fixe et le type de coton utilisé est toujours identique. Les pieuvres conformes sont alors lavées deux fois à 60° pour éliminer germes et bactéries, avant de trouver une place de choix auprès des bébés hospitalisés. Les pièces qui ne correspondent pas aux standards de sécurité ne sont pas pour autant détruites : elles sont régulièrement confiées aux enfants plus âgés dans les services de pédiatrie, dans les centres spécialisés ou encore à la fratrie des petits malades. L’histoire, elle, ne s’arrête pas au sortir de l’hôpital : les petites pieuvres thérapeutiques se muent en doudous une fois les petits rentrés chez eux.